Ce qui nous pend au nez
Le réel au plus offrant
Un joli pied de nez
À tout ce qui est grand
La vérité vendue
Par des marchands de tapis
Le dernier qui a parlé a raison
Ou le premier, c’est selon
L’éclairage aveuglant
Des manœuvres de communication
Aveuglés par une lumière éteinte
Depuis quelques années
Voilà que l’on avance à tâtons
Certains possèdent des lampes torches
Avec ou sans pile
D’autres n’ont que des allumettes
Sans grattoir
Ceux qui s’éclairent à la bougie
Sont appelés privilégiés
Par ces derniers
Personne ne voit le maître des lumières
Celui qui appuie sur l’interrupteur au bon moment
Celui qui tamise tes sens
Pour que tu voies
Ce qu’il veut bien que tu voies
Que tu entendes
Ce qu’il veut que tu entendes
Est-il seul ? Non, une armée de clones
Survolent nos vies tels des drones
Et assomment de leurs discours-fleuves
La vérité à l’aveuglette
Ébréchée par mille pipelettes
Mille zapettes
De BFM à Sud Radio
En passant par Cédric O
Plus de ministère de la Propagande
C’est un travail d’équipe
Avec délégations tacites
Une partie de ping-pong
Entre faussaires du désespoir
Ils racontent tous des histoires
Et nous sommes sommés de les croire
Ni droite ni gauche, plus de boussole
Les mots on leur a jeté un sort
La réalité décalée
Inondée, tronquée, aménagée
On a passé le monde sous Photoshop
La sincérité en prison
Il ne s’agit plus
De dire ce que l’on pense
Mais de dire ce qu’on pense
Que l’autre pense
Un pense-bête pour toutes ces errances
Risque de nous faire oublier
De soigner la bête
Celle qui nous place hors sujet
Du bonheur et des amitiés
Des collectifs et des luttes
Qu’ils envisagent d’émietter
La guerre de l’information
Est une guerre de tranchée
Il faut tuer la prison
En chacun de nos foyers
L’éclairage aveuglant
Dans la nuit des lumières
Appuyer sur l’interrupteur
Est une tâche aussi infaisable
Que nécessaire
Avant d’allumer notre feu
Au nom de l’exactitude
Utilisons toutes les lianes
Celles qui permettent d’accéder
Au contrôle de la lumière
Venue de la cheminée
Allumons un grand brasier
Et que lumière soit faite
Sur les malaises de l’époque
Innombrables et cachés
Par des chiffons rouges agités
Devant les yeux de la vérité
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